Par : Moha Moukhlis
La classe politique inspire la pitié. Aux chamaillades se conjuguent les insultent sur fonds d’un populisme ridicule. Le citoyen assiste à des mises en scène ubuesques entre « acteurs » politiques mal inspirés. Sans envergure aucune, ils affirment une chose et son contraire.
Tous sont obsédés par les jeux du sérail. Ils se plient devant l’intolérance des « constantes nationales ». Ils ont abdiqué et acceptent l’humiliation de leur mise à plat ventre par un exécutif qui tient la laisse et la mangeoire. Ils occupent la scène politique comme des concubines déhanchant dans de sordides danses du ventre pour accéder au rang de favorite, confirmant la reddition de l’Etat de droit, tant galvaudé par le discours officiel. Ils incarnent ostensiblement la servilité d’une classe politique gastrique, sans vision, sans projet et, surtout, sans honneur ni dignité.
Ils cautionnent un système qui a remplacé le mérite, l’éthique et le courage par la flexibilité de l’échine et cette disposition pathologique des esprits à aller au devant des désirs du pouvoir.
Le parlement est habité par des créatures soumises aux injonctions d’un exécutif arrogant et les ministres sont réduits au rang de dociles secrétaires. La justice est aux ordres et se couche au gré des fantasmes du sérail.
La « société civile » sert de relais aux corporations politiques et aux sectes : fonctionnaires « civiles » de la contestation avec frais de mission, intermittents de « l’opposition » occupés à ruminer des miettes en rêvant d’être parachutés dans le sérail ; dignitaires à la retraite et mercenaires de la politique qui changent d’instrument de travail pour expliquer au peuple les spécificités de la « démocratie pour les nuls ». Un véritable viol des consciences par consentement mutuel. Des corporations et des « associations politiques de malfaiteurs » au service d’un pouvoir liberticide.
La déflagration qu’attend le citoyen risque de trop tarder. Car, pour ces « enfants » du système, les yeux rivés sur leurs intérêts sordides, qui montent des mises en scène concertées de la contestation, toute idée de rébellion véritable est une hérésie. Question d’éducation dirions-nous entre gens de bonne compagnie : « on ne parle pas la bouche pleine, on se contente de roter ».
Le combat sera rude pour le Mouvement Culturel Amazigh. Il doit assumer sa responsabilité face à l’histoire. L’avenir lui appartient. N’en déplaise aux stratèges de bistrot, il ne sert à rien de scruter une improbable fissure dans le sérail pour s’y engouffrer. En dépit de frictions de préséance, la volonté de perpétuer le système de la rente reste, pour les dignitaires du pouvoir, sa société civile et sa classe politique domestiquée, une constante consensuelle. Le mouvement Culturel Amazigh le sait. C’est pourquoi sa lutte est irréversible et son espoir dans l’avenir certain.