Le temps est arrive pour le people à changer l'équilibre du pouvoir au Maroc

Des trente-cinq jours de protestation et de grève que le journaliste militant Ali Lamrabet a entamé, la leçon la plus importante qu’on a pu retenir est que le Makhzen est un régime lâche, qui, à coup sûr, recule devant la résistance et la persévérance, car comme il craint l’opinion publique internationale, il rejoint son trou comme une souris effrayée dès que la pression externe monte et les voix des marocains libres, et de leurs amis à travers le monde commencent à se faire entendre.

Lorsque, dans toutes les villes et dans tous les villages, les foules sont sorties manifester pacifiquement contre le Makhzen en mois de février 2011, année où le mouvement du 20 février était au sommet de sa puissance et que l’ébullition de la rue marocaine aller dégénérer, le Makhzen, effrayé et perdu, le Makhzen a arrêté ses massacres contre les participants. Les caméras des chaines internationales se sont pointées sur le Maroc pour la couverture des évènements et surtout pour déceler la réaction des autorités qui n’étaient pas présentes dans la rue.

A l’époque, la voix du peuple était très haute et très forte demandant la chute de tout ce dont il a souffert, du coup, la confiance du régime s’est déstabilisée et sa puissance s’est rétrécie. Le roi s’est manifesté avec un discours auquel les voix du Makhzen ont collé l’étiquette de « discours historique » alors qu’en réalité, le roi était obligé de se prononcer, mais il n’était pas sincère dans son message au peuple marocain, la preuve c’est qu’il est revenu sur toutes ses promesses une fois la situation s’est stabilisée et que la Jamaa d’Al Adl Wa Al Ihssane a décidé de se retirer du mouvement du 20 février. Ainsi, le Makhzen a fait passer une constitution fictive qui n’a absolument rien à voir avec la démocratie. Ceci s’est manifesté par le recul continu des libertés des marocains. De surcroit, le ministère de l’Intérieur a déclaré la guerre aux associations des droits de l’homme et à tous les journalistes indépendants, pire encore, il s’est engagé dans un circuit de vengeance des grands activistes du mouvement du 20 février.

Il est temps de revenir à la rue et d’organiser des manifestations pacifiques avec la participation de tous les courants et de toutes les idéologies dans les quatre coins du Maroc afin de corriger l’itinéraire de ce pays que la Makhzen condamne à la ruine certaine. L’avenir du Maroc est conditionné par l’achèvement de ce régime corrompu, opprimant et tyran qui s’en fout des intérêts du peuple et de la patrie.

Les crédits du Maroc sont en hausse terrible, la politique de récession va encore accentuer les conditions misérables des marocaines, et le budget de l’Etat qui a une couleur purement sécuritaire, pour maintenir le pouvoir absolu du roi, n’a laissé ni le champ ni les ressources financières pour l’investissement dans le développement humain et dans la santé ainsi que pour la construction de la confiance des marocains dans les institutions de l’Etat. La corruption est devenue un phénomène effrayant qui n’encourage ni les marocains ni les étrangers à investir au Maroc, en plus de l’économie de rente qui saccage et fait fuir l’argent à l’extérieur au point où la plupart des banques souffrent de problème de liquidité. Quant au secteur du tourisme, il est en perpétuelle régression à cause de la crise économique dont souffre l’Europe et les pays avoisinants. Tout cela va à l’encontre de ce que désire notre Maroc antique.

Le dernier discours du roi était une reconnaissance indirecte de l’échec de sa politique et du danger que représente son pouvoir absolu sur l’avenir du pays, un échec qu’il a essayé de camouflé en rassurant les marocains résidents à l’étranger et qui sont devenu l’un des plus grands critiques de tout ce qu’ils constatent de corruption et de entêtement de la part des instances du Makhzen à l’intérieur et à l’extérieur du pays.

Il est temps de rattraper ce que le peuple marocain n’a pas pu avoir en termes de revendications durant les quatre dernières années. Le Makhzen doit savoir que l’appel du peuple est éternel. Nous réclamons toujours un régime démocratique et nous n’allons pas reculer jusqu’à ce que chaque marocain soit convaincu qu’il a eu sa part de liberté, de dignité et de justice sociale sous l’égide d’une constitution faite par le peuple pour le peuple.
Mohamed Alaoui